mercredi 30 novembre 2016

Le travail en question : partie 2

Question 2 : Quel est votre avis ? Que conseillez-vous ? Y-a-t-il une nouvelle approche médicale ?

Il est clair que la SEP a un impact majeur sur les capacités des patients à travailler. Cet impact est lié au handicap neurologique mais aussi aux symptômes invisibles de la SEP tels que la fatigue, la dépression, l’anxiété ou les troubles cognitifs.

L’approche médicale a changé au cours des dernières années. De manière très résumée : la tendance est – devrait être – à l’exigence et à la personnalisation.

A l’heure actuelle, on s’intéresse plus qu’avant au profil individuel de chaque patient : quelle est l’histoire de sa maladie ? Quels sont les traitements qui ont déjà été utilisés ? Quelles sont les aspirations du patient, ses préférences ? Quelle est sa situation professionnelle ? Quelles sont ses priorités ? Quels sont ses facteurs de risque ou au contraire ses facteurs de bon pronostic ?

La tendance émergente est de définir un objectif, idéalement commun au patient et au neurologue, lorsque l’on démarre un traitement. Cet objectif comprend en général 3 points de base : supprimer les poussées, stabiliser ou améliorer l’état neurologique et empêcher l’apparition de nouvelles lésions à l’IRM. Une fois cet objectif fixé, on choisit le traitement qui paraît le meilleur choix en fonction du profil précédemment défini et ensuite on vérifiera si l’objectif est atteint. Si tel est le cas, le traitement sera poursuivi, sinon le traitement devrait être changé.

La nouvelle approche médicale devrait viser d’une part à étendre l’objectif et d’autre part à tendre vers la « tolérance zéro ». Ainsi, aux 3 points de base, on peut par exemple ajouter un 4e point qui serait de limiter le processus d’atrophie cérébrale responsable en grande partie des troubles cognitifs, un 5e point qui serait de maintenir l’emploi ou un 6e point qui serait de maintenir ou d’améliorer la qualité de vie. Bien évidemment, plus l’objectif est étendu, plus il est difficile à atteindre mais il faut être exigeant.

De même, dans une optique de tolérance zéro, si un des objectifs n’est pas atteint, on devrait sans doute envisager plus vite qu’auparavant de changer le traitement pour y parvenir.

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